Léo Ferré - DVD SUR LA SCÈNE

Récital Léo Ferré 72 - 73
Paris, Olympia
Octobre-novembre 1972.

Concernant ces images de Léo Ferré "sur la scène", on peut véritablement parler de découverte. Une campagne marketing efficace utiliserait sans hésiter le mot "miracle" assorti de quelques superlatifs bien pesés. Nous conterions alors par le menu, façon "Secret de la Licorne", suite aux confidences d'un ami italien qui "se souvenait", le chemin qui nous mena d'une cave milanaise aux oubliettes de la RTBF au fond desquelles dormaient ces bandes. La mort d'un témoin capital en cours "d'enquête" aurait pimenté le récit de cette petite touche dramatique tant apprécié des échotiers.
Léo Ferré à Paris, filmé par des italiens et archivé par des belges, en ces temps de mondialisation quoi de moins surprenant finalement...?
Des chaînes de télévision qui conservent dans leurs archives des spectacles de Ferré (ou d'autres) pour ne jamais les diffuser, ni les mettre à disposition, ni même en établir l'inventaire, quoi de plus normal ! Il existe des drames plus cruels... plus inhumains...
Non, il n'y a plus de miracle. Les "concours de circonstances", c'est notre passion qui les engendre. Cette passion obsessionnelle, inconsidérée, dévorante qui guide les maniaques que nous sommes dans la recherche de tous documents sonores, visuels ou écrits concernant Léo Ferré.
N'oubliez jamais : "nous aurons tout... demain matin ! "
Léo Ferré "sur la scène" c'était vraiment quelque chose !
Cette phrase, nous l'avons entendue de la bouche de tous ceux qui ont assisté à l'un ou l'autre de ses concerts. Tous n'étaient pas des "fans"... à l'époque, on ne comptait plus les hostiles. Mais pas un pour ne pas reconnaître l'immense talent du monsieur. Ferré, premier Auteur-compositeur-Interprète de l'après-Trenet, est dans le monde du music-hall une sorte d'ovni inespéré pour les uns ou une sorte de vilain petit canard pour les autres. Il est celui qui rompt avec tous les us et coutumes du métier.
Tout chez Ferré fait contraste, sont style d'écriture comme son attitude sur scène. Que ça plaise ou que ça agace, Léo Ferré est décidément "d'un autre pays que les autres". Ferré se plante droit comme un chêne devant le micro. Sa gestuelle est aussi rare qu'efficace... un haussement d'épaule... un doigt pointé sur le néant, prolongeant un bras qui se tend, l'espace d'un instant... des mains qui se crispent en poings le long de ce futal noir... ces mains en tremblements imperceptibles qui expriment tout... la rage... l'agacement... la lassitude aussi... Et puis ce regard... ah dis donc ! Le regard de Ferré... Ce putain de regard que l'on dira "perçant" (l'acier est en crise... pas les lieux communs)... le regard de l'insoumission... du défi... de la tristesse aussi... toujours la tristesse...
Léo Ferré aura tout fait pour que les concerts soient accessibles à tous... "dans la rue la musique ! "...
Il est celui qui aura introduit dans ce rituel prostitutionnel le moins de frime et de cabotinage. Pour tout cela, ces 80 minutes de concert à l'Olympia sobrement filmées au cours de trois soirées, probablement en novembre 1972, nous sont particulièrement précieuses.
La légende raconte que Léo Ferré aurait participé à la sélection et au montage du présent programme.

Alain Raemackers

Le chien - Rotterdam - La fleur de l 'âge - A toi - La mélancolie - Les souvenirs - Les étrangers - Vitrines - L'oppression - Avec le temps - Vingt ans - Préface - Les poètes - La damnation - Pépée - Night and day -Comme à Ostende - Ne chantez pas la mort - Richard - La solitude - Ni Dieu ni maître

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