1950

Diffusions radiophoniques

J'ai tant rêvé
Claude Normand, Raymond Vincy & Roger Bernstein
(Extrait dufilm de Basil Dearden "La cage d'or")
Janvier 1950 Londres - Léo Ferré piano
Stéphane Grapelli violon
Inconnu contrebasse, Inconnu Batterie

La chambre
René Baër / Léo Ferré
3 février 1950 - Léo Ferré piano

À La Villette
Léo Ferré
8 février 1950 - Léo Ferré piano

Les cloches de Notre-Dame
Léo Ferré
2 juin 1950 - Cabaret Le Trou, Paris - Léo Ferré piano

Madame Angleterre
Léo Ferré
2 juin 1950 - Cabaret Le Trou, Paris - Léo Ferré piano

Viole de voiles
Léo Ferré
3 août 1950 - Léo Ferré piano

L'Île Saint-Louis
Léo Ferré & Francis Claude / Léo Ferré
3 août 1950 - Léo Ferré piano

Marc et André

(Marc Chevalier & André Schlesser)

Marc Chevalier (1920-2013), chanteur

Marc Chevalier suit des études de musique au conservatoire d’Avignon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rencontre les Comédiens routiers dans un chantier de jeunesse puis rejoint la troupe du Chariot, fondée par Jean-Pierre Grenier à Lourmarin sous la tutelle de l’association Jeune-France.
Dans ce cadre, il s’initie brièvement à la chose dramatique, très vite nommé animateur culturel pour la jeunesse aux chantiers navals de Toulon. Après la guerre et son diplôme de professeur de musique en poche, il retrouve Jean-Pierre Grenier et Olivier Hussenot, les anciens Comédiens routiers qui ont créé leur propre troupe, pour Les Gueux du paradis, Orion le tueur, Liliom.
Mais c’est la chanson qui a ses faveurs : il fonde un duo vocal avec André Schlesser, rencontré au théâtre. Tous les deux se produisent au cabaret et au théâtre, dans les créations de Jean Vilar à Avignon, qui leur confie les intermèdes musicaux de ses pièces, avant de fonder L’Écluse en 1951. Tout en assurant la direction de l’établissement, ils mènent leur propre carrière à travers le monde, particulièrement appréciés par les Instituts français à l’étranger comme « ambassadeurs » de la chanson et de la langue françaises.
De son côté, Marc Chevalier s’investit en tant qu’animateur culturel dans diverses organisations, au Centre de culture ouvrière en 1972, à l’Institut national des animateurs de collectivités (INFAC) dès 1973 puis au Centre de formation professionnelle aux métiers d’art et de la communication à partir de 1974. Après la mort d’André, en 1986, il se consacre à entretenir la mémoire de L’Écluse.

André Schlesser (1914-1986), chanteur

(Marc Chevalier & André Schlesser) Scout à ses premières heures, il fréquente les Comédiens routiers dès avant-guerre et participe notamment aux spectacles pour enfants du théâtre de l’Oncle Sébastien. Ses premières amours sont donc théâtrales. Il rejoint ensuite le théâtre des Quatre Saisons de Maurice Jacquemont et s’illustre dans Le Bal des voleurs de Jean Anouilh.
Sous l’Occupation, il accompagne Jean Dasté et sa compagnie de la Saison Nouvelle en Bourgogne et en Gascogne, puis la Roulotte d’André Clavé où il rencontre Jean Vilar. À la Libération, il retrouve les Comédiens routiers pour Les Gueux du paradis, présenté au Studio des Champs-Élysées, et accompagne Vilar à Avignon pour la première édition du festival en 1947, année où il fonde son duo vocal avec Marc Chevalier. Il se partage ensuite entre sa carrière de chanteur, ses engagements au TNP (Théâtre national populaire), où il joue de petits rôles, et la direction de L’Écluse. Il épouse Maria Casarès en secondes noces. Son fils, Gilles Schlesser, est l’auteur de l’ouvrage : Le Cabaret rive-gauche : de La Rose Rouge au Bateau Ivre (1946-1974).

Source : LE CABARET DE L’ÉCLUSE (1951-1974) - ANNEXES


Monsieur William

Texte dans la rubrique "Pour ne pas oublier" dans la page SCL de la chanson « Monsieur William »

Extrait de l'émission de France Musique " Les greniers de la mémoire " par Karine Le Bail et Philippe Tétard du 14 août 2010.
Le cabaret de L'Écluse, souvenirs de Marc Chevalier (Duo Marc et André) au micro de Lucien Atoun en 1988.

"Nous écoutions des chansons toute la semaine et, tout le temps, on entendait des centaines de chansons et des quantités de gens qui avaient un très beau répertoire, alors, je poserai simplement quelques cas qui ont été pour moi très marquants, par exemple, la découverte de L'île Saint-Louis que Léo Ferré chantait au piano pour nous.
On allait chez lui et il nous chantait des chansons qu'il avait et, souvent, elles n'étaient pas écrites et moi, je les écrivais, puisque j'étais musicien, et, en particulier, pour Monsieur William. Il est passé un soir à L'Écluse et puis, il nous a dit :
"J'ai une chanson que m'a fait Caussimon, qu'est-ce que vous en pensez ?"
Il s'est mis au piano et il nous a chanté Monsieur William et puis, une fois qu'il a été parti, avec mon partenaire (1), parce que c'était une histoire merveilleuse, un drame en trois actes, on s'est dit mais ça serait très, très bien pour nous.
Alors, je suis retourné dans un autre cabaret où il chantait. Il est un peu difficile quelquefois et il n'était pas tellement d'accord pour me la donner et enfin bref, il me l'a chanté comme ça et je l'ai noté au fur et à mesure et je crois que nous avons été les premiers à avoir chanté Monsieur William. Nous l'avons chanté, ça a marché et il a compris que c'était une bonne chanson."

1) : André Schlesser

Source : extrait de l'émission de France Musique "Les greniers de la mémoire" par Karine Le Bail et Philippe Tétard du 14 août 2010

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Sans commentaire !


Janvier 1950

Madeleine et Annie

06.01 : Rencontre avec Madeleine Rabereau (date de naissance : 19 septembre 1924 à Saint-Père dans la Nièvre, signe de la vierge) qui a une fille Annie (date de naissance : 1944).

Le couple s’installe dans une chambre d’hôtel près du parc du Luxembourg avec Annie, la fille de Madeleine (âgée de 5 ans) que Léo considérera comme son propre enfant.

Il compose durant toute l’année un opéra intitulé La vie d’artiste qui révèle son talent de musicien mais sera refusé par la Radio nationale puis par la Scala de Milan. Il en subsistera quelques chansons.
Source : livret des 2 CD "Léo Ferré", dessin José Corréa, texte de Martin Penet

En ce temps-là, ce sont les interprètes et leurs patelins maquignons qui font la pluie et le beau temps. On juge Ferré revêche et inquiétant ; on ne veut guère de ses chansons trop intellos, trop lugubres, trop ci, trop ça. L'esprit est à la fête ! L'artiste survit comme il peut, en chantant lui-même ce qu'il écrit dans les « caves à chansons » de Saint-Germain-des-Prés, au plus grand profit des limonadiers. Pour couronner le tout, son mariage est un naufrage. Léo se lance alors dans une dernière bataille : l'écriture de La Vie d'artiste, opéra en 3 actes et 7 tableaux, tombeau de ses illusions de jeunesse, nourri aux lambeaux de son histoire avec Odette. En tête de son tapuscrit, il écrit à la main ce vers tiré du Chant III de La Divine Comédie de Dante : « Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate » (« Laissez toute espérance, vous qui entrez »). Léo Ferré songe alors à tout arrêter et à s'en retourner à Monte-Carlo.
Source : leo-ferre.com


Février 1950

Milord l’Arsouille, Le Trou

Il devient l’artiste permanent du Milord l’Arsouille, un cabaret du Palais-Royal racheté par Jacques Jordan qui a été inauguré en novembre 1949 sous la direction artistique de Francis Claude.

Au printemps, ce dernier monte un cabaret éphémère rue Champollion baptisé Le Trou.
Léo y crée Madame Angleterre et À La villette. C’est à ce moment-là qu’il écrit avec Francis Claude, Regardez-les et La vie d’artiste.


Juin 1950

Léo Ferré au cabaret Le Trou Album Léo Ferré au cabaret Le Trou

Léo Ferré au cabaret Le Trou
  1. Présentation par Francis Claude
  2. Les Cloches de Notre-Dame
  3. La Vie d'artiste
  4. Madame Angleterre
  5. Monsieur William
  6. Le Flamenco de Paris
  7. L'Inconnue de Londres

02.06 : À toute histoire son origine. Voici donc, avec 68 ans de décalage, celle de Léo Ferré sur scène : son tout premier concert jamais enregistré, ici par la radiodiffusion française grâce à l'entregens de l'infatigable Francis Claude, et diffusé dans le cadre de l'émission Théâtre au Quartier Latin du 2 juin 1950. Public attentif mais réduit, prestation courte mais précieuse, qui nous plonge dans la première manière de l'artiste, façon « petit âne bêlant » (soit-disant).

À ce moment-là, Léo Ferré a 33 ans. Il passe des disques de musique classique russe à la radio, n'a encore rien enregistré qui soit commercialement diffusé, n'a pas trouvé son sésame, hésite ; il n'est qu'un baladin parmi les baladins dans l'obscurité-néon où son hululement s'en va glaner l'artiche « à bout portant », au gré du bon vouloir des maîtres du biz pour qui débute, à savoir les tauliers (« Et le whisky tant, et le gin-fizz tant, et le citron pressé tant... Et mon citron pressé ? »). Vingt-trois ans plus tard, alors que tout cela se sera transformé en mythologie, Ferré se remémorera sans nostalgie aucune cette période affreuse de méconnaissance dans Et... basta !.

Pour l'heure, Léo bénéficie de l'esprit d'entreprise de son camarade Francis Claude, boute-en-train touche-à-tout et finaud qu'il a connu à Radio Monte-Carlo pendant l'Occupation. Tous deux conçoivent des chansons ensemble (L'Île Saint-Louis, La Vie d'artiste, Le Métro...) ; Claude croit dans le talent de Ferré et l'aide à joindre les deux bouts en le programmant autant que possible dans ses émissions de radio, donnant lieu à la création de maintes chansons pour l'occasion. Le mutin binôme ouvre le cabaret Quod Libet en 1948, crée Le Trou rue Champollion en 1949, lancera le plus durable Milord l'arsouille, qui verra plus tard Gainsbourg débuter. À chaque fois Léo y est l'artiste résident, jusqu'à la brouille avec « Judas » (voir Les Années blêmes). Ce n'est pas le moindre des mérites du présent enregistrement que de documenter ce compagnonnage, important pour Léo Ferré à ses débuts.

Léo diffusera cette même année 1950 La Vie d'artiste, Le Flamenco de Paris et L'Inconnue de Londres sur 78 tours. Puis Monsieur William et Les Cloches de Notre-Dame sur son premier album, trois ans plus tard. Madame Angleterre sera partiellement incluse dans l'œuvre patchwork De sacs et de cordes début 1951 mais jamais enregistrée en tant que telle par Léo Ferré en studio.

Ce mini-concert inédit n'ayant pas trouvé sa place dans le déjà volumineux coffret La Vie moderne (1944-1959), nous le mettons à votre disposition ici en téléchargement gratuit. D'autres publications de ce type (gratuites ou non) suivront ; inscrivez-vous à notre lettre d'information pour en être avertis.

Alaric Perrolier – 2018

Source : leo-ferre-com


Le Chant du Monde, musique pour un court-métrage, apparait dans le film "Cage of Gold"

Tout commence un certain soir de juin 1950, lorsque Léo Ferré entre pour la première fois dans un studio parisien pour y enregistrer ses chansons sur disque... Léo va alors sur ses 34 ans. Cela fait dix ans environ qu'il compose et écrit des chansons. Quatre ans qu'il s'est décidé à venir chanter à la capitale, quatre ans qu'il y survit comme il peut dans l'anonymat des expédients alimentaires, les combines de tauliers et les belles promesses ; quatre ans à grappiller son avoine, empêtré dans l'indétermination de ses propres fins, infiniment sage et rêveur. Trois ans qu'il a signé avec Le Chant du Monde, éditeur musical se voulant éditeur phonographique ; trois ans qu'il poireaute.
Source : extrait du site officiel

Le 23.06 : premier contrat d’interprète avec Le Chant du Monde.

Le 26.06 : première séance d’enregistrement seul au piano, trois disques 78 tours (dont les ventes seront assez discrètes) : La vie d’artiste, La chanson du scaphandrier, Le bateau espagnol, L’île Saint-Louis, À Saint Germain-des-Près et Monsieur Tout-Blanc (qui sera censuré par la Radio nationale).

Deux titres supplémentaires resteront inédits en 78T : Monsieur William et La femme adultère.

Musique pour le court-métrage Au temps du cinématographe
Source : livre Layani "les chemins de Léo Ferré"

Cage of Gold Voyage en Angleterre, au cours du séjour, il tourne dans le film de Basil Dearden, Cage of Gold.

Léo apparait quelques secondes, assis jouant du piano...

La Cage d'or (Cage of Gold)

Octobre 1950

Les Trois Maillets

Passage au cabaret Les Trois Maillets (derrière l’église Saint-Séverin), futur club de jazz où il retrouve Catherine Sauvage.


Novembre 1950

Un album Album Le temps des roses rouges, De sacs et de cordes, Denise Glaser

Le temps des roses rouges Le 20.11 : Il effectue une nouvelle séance d’enregistrement en piano-voix pour trois 78 tours chez le Chant du Monde avec Le flamenco de Paris, Les forains, L’inconnue de Londres, Barbarie, L’esprit de famille et Le temps des roses rouges.
Enregistré le 26 juin et le 20 novembre 1950 au Studio Geneix, Paris (France).
Publié en 78 tours en 1950.


Création de l’oratorio radiophonique De sacs et de cordes.


Rencontre avec Denise Glaser.


Décembre 1950

Divorce

Odette se remariera avec un suédois un an après à Göteborg.


Léo Ferré, Le Monde du 23/12/1950
Fichier PDFLe Monde du 23/12/1950
• Soirs de Paris - Les tréteaux de 11 heures
par Olivier Merlin

Source : Merci à Jacques Layani pour ce partage


Les chansons
  • Barbarie
  • L’esprit de famille
  • Le flamenco de Paris
  • L’île Saint-Louis ,
    écrite avec Francis Claude
  • Monsieur Tout-Blanc
  • Monsieur William,
    poème de Jean-Roger Caussimon
  • Le temps des roses rouges
  • La vie d’artiste ,
    écrite avec Francis Claude
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