Extrait de la présentation par Alain Raemackers
du CD de Léo Ferré "Je parle à n'importe qui"
Parution le 20 avril 2018
Un quart de siècle s'est écoulé depuis le départ de Léo Ferré. Nous n'avons plus le temps de nous poser la question " cela doit-il être ? " Si d'aventure cette réalisation ne devait intéresser qu'une seule âme égarée " dans ce monde perdu de l'an quatre vingt mille ", alors nous aurons fait ce qu'il fallait.
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Cette maquette de travail a été réalisée par Léo Ferré à son domicile italien. S'agissant d'un 'enregistrement témoin', sorte de base destinée probablement à une mise en musique ultérieure, Ferré ne prend pas la précaution de soigner la prise de son. Il n'utilise qu'un seul micro captant à la fois la voix et le piano. Il en néglige le positionnement, notamment dans les deux première parties, où sa voix est parfois submergée par les résonnances du piano.
De la même manière il ne prend pas garde aux bruits parasites comme celui des pages du manuscrit que l'on tourne sur le pupitre. Nous avons tenté, dans les limites de ce que nous permet la technologie et le respect de la spontanéité 'naturelle' de ce document, de procéder à quelques améliorations (diminuer le souffle, supprimer ou atténuer les bruits parasites, redonner de la dynamique...)
Mais techniquement comme artistiquement, cet enregistrement reste un document sonore destiné aux seuls (au seul ?) passionnés de l'oeuvre et de l'univers de Léo Ferré.
Les différentes parties de l'enregistrement de Je parle à n'importe qui ont été rassemblés par Léo Ferré sur une seule et même bande. Pour autant ces 8 'chapitres' n'ont pas été réalisés lors d'une seule et unique captation. Le dernier index Écoute !comme l'indique précisément Léo a été enregistré dans la nuit de la Saint-Sylvestre 1977/1978.
Les index 1 ( Dans le désastre de la fourmilière) et 2 ( Dans une maison douce) ont été enregistrés ensemble et en continu. Nous avons pris la liberté de matérialiser la séparation de ses deux parties en introduisant un n° d'index là où Ferré s'est contenté de maintenir un accord de piano sur plusieurs mesures le temps de tourner les pages de son manuscrit.
Les six parties suivantes ont été réalisées lors de la même séance, entrecoupées chaque fois d'un arrêt du magnétophone opéré par Léo lui-même. Tous les autres n° d'index ainsi que les titres qui les matérialisent ont été ajoutés à notre seule initiative. Certains titres (Je te volupte, L'Espoir, File-moi une taffe, Mon amour inchangé) sont de Léo Ferré.
Vers les années 80, comprenant qu'il n'aurait jamais le temps d'aboutir la réalisation de Je parle à n'importe qui, Léo avait envisagé d'en enregistrer certains extraits sous forme de 'chansons' autonomes.
Début août 1977, Léo Ferré se rend en Afrique du Nord (Algérie-Tunisie) pour une série de récitals. À cette occasion, il fait la connaissance à Alger de Kamel Benyahia, journaliste et programmateur d'une radio locale. Léo promettra à Kamel de " lui parler comme ça à travers les ondes." C'est donc à lui qu'il réservera la primeur de cet enregistrement en l'enrichissant d'une postface (notre index 15).
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Un grand merci à Mathieu et à toute l'équipe de LMELM pour ce magnifique document.
Entendre Léo parler et chanter en toute liberté au moment le plus secret de sa création
est un moment magique et un saut dans l'espace-temps.
Embarquement immédiat pour l'an dix mille....
SCL
